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10 septembre 2014 3 10 /09 /septembre /2014 16:37

~~Le café sur le trottoir face au lycée, c’était le QG de notre péril jeune. Le patron, ancien légionnaire, poète à ses heures, avait affiché un peu partout sur les murs des pancartes sur lesquelles il était écrit d’une prose énervée « Attention au vol de cendriers = coup de poing dans la gueule !! » ou encore sur la porte des WC « J’ai retrouvé des mégots dans les chiottes, bande de dégueulasses ! ». Malgré la mauvaise humeur permanente du tenancier qui le caractérisait et ses intraduisibles ronchonneries dans sa longue barbe rousse et blanche, Le Pigeon Blanc était notre seconde maison.

Lorsque nous étions studieux, nous nous installions à quatre à une table autour d’un seul expresso parce que souvent, ont étaient fauchés, et nous sortions nos livres et nos classeurs pour apprendre la leçon du jour, ou faire le devoir pour l’heure d’après. Nos révisions étaient souvent interrompues par les râles de l’ex bidasse qui nous sommait de consommer, ou de prendre la porte. Alors, ont se cotisaient pour reprendre une simple consommation, et ne pas être jetés dehors à la rue dans le froid. Ont auraient fait n'importe quoi pour rester au chaud dans ce troquet avec son ambiance enfumée et où l'on passait de la musique, du Louise Attaque, Tryo, Renaud ou Morcheeba.

Nos chères études n'étaient pas notre priorité. Lorsque nous avions quelques francs en poche, nous les dépensions dans des parties de fléchettes électroniques et ses différentes variantes, le shangai, le Cricket, le 301, le 501... Le jeux de bistro le plus populaire demeurait le babyfoot. Si l'ont étaient bons, en simple comme en double, ont pouvaient jouer des heures jusqu'à s'en fouler le poigné parce qu'il y avait toujours quelqu'un pour se mesurer au vainqueur(s) de la précédente confrontation. Parfois, notre virilité de jeunes-hommes était mise à mal lorsque c'était Fanny qui nous rattaquait en posant sa pièce dans le cendrier du baby Bonzini, pour nous flanquer une mémorable volée. Lorsqu'ont affrontaient la blonde thièrachienne débarquée d'une plage de Malibu, le barrette n'était pas loin. Faut dire qu'elle avait des années d'entraînement. Pour arriver à sa troisième terminale littéraire consécutive, elle avait réussi le grand chelem. Pour décrocher le grand chelem, il fallait avoir passé au minimum deux années en seconde, deux années en première et deux années en terminale. Un ami me rapporta qu'au bout de sept ans passées sur les bancs de Joliot-Curie elle commentait toujours un planisphère en géographie en disant " à droite de la carte, à gauche de la carte, en haut, en bas" plutôt que les points cardinaux attendus : Est, Ouest, Nord et Sud. Depuis la salle de jeux du troquet, ont pouvaient entendre la sonnerie du bahut retentir. Si une partie de baby était alors entamée, il fallait d'abord la terminer avant d'arriver à coup sur en retard en classe.

Parfois, il y avait des mouvements de grèves des enseignants. Ont tuaient pendant ces moments nos heures libres en nous biturant, accrochés au zinc. L'ours mal léché, de l'autre côté du bar, voyant que nos étrennes allaient passées dans son tiroir-caisse, se retrouvait alors doux et gentil comme un agneau, nous parlait d'un ton apaisé, remettait la tournée du chef avant de virer quelques squatteurs infortunés par le colback de leur blouson.

Nous avions les poches trouées mais l'ont avaient pas à se soucier de savoir si l'ont auraient de quoi tenir jusqu'à la fin du mois. Ont tiraient à trois sur la même clope, mais se sont nos parents qui s'arrachaient les cheveux en découvrant le réajustement de la dernière facture EDF. Nous n'avions inscrit aucune ligne sur notre cv mais ont s'en moquaient, ont ne cherchaient pas de boulot. C'était le temps de la camaraderie, des vannes, des accolades des attroupements en bandes, de l'insouciance. C'était les années lycée...

Baby-foot.
Baby-foot.

Baby-foot.

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