Au quai de l’Ouest dans le quartier de Bois Blanc, à une époque désormais révolue, la teinturerie Montpellier jouissait des années fastes de l’industrie textile dans le Nord de la France. De l’autre côté de la Gare d’eau, il suffit de traverser la rue Hegel pour trouver les bâtiments qui abritaient autrefois la filature de coton Le Blan-Lafont devenus « Euratechnologie », pôle d’excellence dédié aux technologies de l’information et de la communication. Un peu plus loin, en remontant la rue Victor Hugo, se sont les ruines de la friche Mossley, une autre ancienne filature, qui gisent comme la carcasse d’un bateau échoué sur une plage bretonne. Toutes ces industries n’ont pu faire face à une concurrence venue d’Asie. Bien que le quartier soit en pleine mutation, certains souvenirs du passé subsistent. A l’intérieur de la friche Montpellier, les bidons de pigments hautement toxiques et les étoffes de tissus abandonnés là, résistent au formatage de la mémoire collective.