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12 février 2014 3 12 /02 /février /2014 13:25

   On avait 16 ou 17  ans. On écoutait Les Garçons boucher, Pygalle, les berrus... Nous étions à l'aube du vingt et unième siècle et pourtant, la scène post-punk française perdurait. Avec nos coupes de cheveux improbables, soit la boule rasée, soit les tiffs longs, parfois les deux sur la même caboche, nous suivions cela de prêt.

    Je me souviens avoir assisté à un concert de Lofofora à la salle de l'Eden à Hirson. On pouvait slamer à volonté, parce que l'on était à des années lumière de remplir  le Parc Des Princes, même pas le dixième d'un Zénith. Le groupe était venu jouer en Thièrache car le père du bassiste était du coin ( ou quelque chose comme ça ) . Oui, "nous sommes tous sortis du même moule, du même oeuf, du sang de notre mère, la terre. Yeaaah ! "  Rue Charles De Gaulle, on pogotait aussi, virilement mais sans violence, sous le son de groupes locaux, comme les " Bloody Tears" dont l'un des membres donnait des leçons de gratte aux Caves A Musique Hirsonnaise. 

   Nous étions rebelles et consuméristes, anarcho et rangés,  subversifs et sympas. Nous nous chaussions de Doc Martens pour éclater les cannettes de kro vides avec la coque de nos pompes. " Qu'est ce qu'elle a fait de moi la bière ? La bière, c'est comme si c'était mon frère ". Un Ché sérigraphié suffisait à nous recouvrir le dos, et les plus cabots d'entre nous, refusaient de quitter leur jean troué, même pendant les cours d'Education Physique et Sportive. Leur argument était "qu'il n y avait pas de meilleure tenue pour la gymnastique . Puis de toute façon la gym, ce n'est que de la torture, comme aux temps moyenâgeux. No Futur ! Gnééééé..."

   Cette volonté de non-conformisme, c'est ce que certaines têtes bien-pensantes appellent... " L'âge con !

  

   De l'eau a coulé sous les ponts depuis. Nous regardons moins assidument le Grosland, son générique des Sex Pistols, les idéaux de déglingos sont tombés dans le ruisseau...

    ça fait à peu près vingt ans déjà. L'hiver dernier, alors que j'étais rue des martyrs, chez moi, pas dans la "salle du bar-tabac", je reçu une invitation pour assister au concert de Pygalle qui se déroulerait au familistère de Guise, je n'hésitai pas bien longtemps.

   Ceux qui lisent, la page "Notre Thièrache" depuis les antipodes vont se demander : " Le familistère, qu'est ce que c'est ? ". Faisons cours et concis. Allons à l'essentiel comme dans un morceau keupon, composé de cinq ou six accords maximum. Je ne peux plus me débiner... Le Familistère de Guise est ce que l'on pourrait appeler : Le monument du progrès social en Thiérache. Il s'agit d'un ancien site industriel. On y fabriquait les fameux poêles en fonte : "poêles Godin " du nom de son inventeur aussi fondateur de l'entreprise. Les salariés qui travaillaient à l'usine disposaient sur le principe de la coopération, d'appartements de grands conforts pour l'époque, d'une école obligatoire jusque l'âge de 14 ans, de bibliothèques et même d'un thêatre !

     C'est dans ce théâtre, réouvert depuis peu au grand public, que se déroula le concert. L' endroit est mignon avec ses balcons de bois, et intimiste avec ses strapontins.

    Avant l'ouverture du bal, nous aperçûmes François Hadji-Lazaro et son band de désosseurs au restaurant du Familistère. Nous n'étions pas nombreux à nous être attablés, les serveurs attendaient "le chaland qui passe" jusqu'au moment où ils poussèrent la porte pour se diriger vers un espace réservé. Il n'y avait nul besoin d'un regard perçant, d'un oeil photographique pour le reconnaître entre mille. Dodu, comme un jambon, déplumé comme un poulet, le pantalon soutenu par des immuables bretelles, des godasses qui ressemblait à des pantoufles, il ressemblait de plus en plus à un  pré-retraité. Il ne manquait plus qu'il nous jouât de l'accordéon le Hadji. Pourtant, le charisme était encore là, la voix ne temblait pas et de l'accordéon il en pianota, mais pas seulement. Il joua d'un instrument différent à chaque morceau pioché ça et là dans les différents albums qui dessinaient la carrière du groupe. Les textes étaient moins abrupts, plus polis, la bonhomie avait supplanté la douce folie furieuse qui les caractèrisait.

   Du no futur, on a appris ensemble à conjuguer le passé.

Concert de Pigalle ( familistère de Guise le 15/02/2014 ).
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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 16:05

 Une fois le printemps de Bourges passé, ils pullulent l'été, comme des champignons après les premières pluies automnales. Poussant pendant Les Nuits Secrètes ( Aulnoye Aymeries ) sur Le Carré Vert ( Charleville Mézières ) qui nourrit Les vers solidaires ( Saint-Gobain ).

                Les Nordistes, sevrés de soleil, s'écriront " Tous au Sud " ( Lille Sud ), d'autres préféront la Belgique Dour, Werchter avant d'aller Au bout du Monde ( Presqu'île de Crozon ) à bord des vieilles charrues ( Carhaix ), trouver une île au beau milieu du Danube. A ce propos, s'avez-vous comment l'on dit " île " en hongrois ? La réponse est Sziget.

                Punks, rastas, fans de jazz, mélomanes en tous genres et mêmes les gosses avec le Dour Kids, vous serez encore nombreux cet été à vous rassembler, parfois par milliers, dans les nombreux festivals de l'hexagone et de Navarre et partager ce qui vous unira le temps de quelques jours : La musique, la proximité des tentes plantées sauvagement sur un terrain vague, les chiottes chimiques par trente cinq degrés Celsius ( degrés fahrenheit si vous vous rendez au Ben & Jerry's Sundae à Londres ), la crasse que l'on doit décoller avec pas plus qu'une bouteille d'eau et j'en passe...

 

                Je n'ai qu'une seule chose à vous dire : Festoyez-bien et écoutez, dansez, jumpez sans modération !

 

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24 juillet 2010 6 24 /07 /juillet /2010 16:48

 
 Le festival " les nuits secrètes " n'est plus un mystère et Aulnoyes-Aymerie n'est plus une terre inexplorée pour bon nombre  d'entre nous, qui venons au fil des ans toujours de plus en plus nombreux à la mi-Août,  assister à plus de soixante-dix concerts répartis sur trois jours. Nous étions plus de cinquante mille l'année dernière, c'est à croire que certains n'ont pas tenu leur langue et que le bouche à oreille à bien fonctionné depuis la première édition  qui eut lieu en 2002.

 Une des particularité de ce festival est qu'il se déroule  en plein centre-ville.

  Pour aller d'une scène à une autre, nous devions traverser une fête foraine qui se tenait au même moment que le festival, alors nous en avons profité pour y faire un tour d'auto tamponneuses !

 

les nuits secrètes

 

  Les nuits secrètes, ce fût à plusieurs reprises l'occasion de découvrir des groupes dont j'ignorai l'existence ( Jamie Liddel, Hush Puppies, Curry and coco... ) mais aussi de voir d'autres groupes dont la réputation n'était plus à faire ( Keziah Jones, Bashung, Pete Doherty, Vitalic... ). 

 

Vitalic

 

  On dit que " le silence est d'or " alors dans cette optique nous n'étions pas étonnés que le prix des pass pour voir nos bruyants artistes péférés, était relativement bas, d'autant plus qu' une  des deux scène était entièrement gratuite pendant toute la durée du festoche.

  Les petites bourses s'en tiraient à moindre coût en n'assistant qu'aux concerts gratuits et en préférant dormir dans leur voiture plutôt qu'au camping ! 

 

  Camper sur place, c'était relativement sympa. On avait une bonne partie de la journée devant-nous car les festivités ne reprennaient que vers 17h. Avec ce beau-temps, les activités en extérieures ne manquaient pas pour nous occuper. Nous avions emporté dans notre coffre un ballon de football, un freesby, un barbecue et aussi, une toile que nous avions tendu sur le sol et savonné avant de nous jeter dessus, avec de belles glissades contrôlées dans le cadre de jeux interville improvisés avec nos voisins de tente. C'est probablement au cours de l'un de ces jeux que quelques indélicats ont profité  de notre négligence pour fouiller nos Quechua et subtiliser quelques affaires dont des appareils photos. Hélas, tous n'étaient visiblement pas dans l'esprit qui rend ce genre de manifestation si agréable à vivre.

  nuits secrètes

  Le samedi soir, j'avais revêtu le maillot de l'équipe d'Irlande de rugby que j'avais acheté à Dublin chez Caroll's gifts. Un spectateur dit à son ami après m'avoir croisé ;

" _ T'as vu ? Y a même des irlandais qui viennent aux Nuits Secrètes maintenant."

Preuve que le festival connait un succès toujours croissant !

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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 17:26

c'était énorme ! Le splendid de Lille est une ancienne salle de cinéma qui a été transformée en salle de concert avec une capacité d'acceuil de 600 personnes environ. Pour ma première visite dans ce cadre dédié auparavant au 7ème art, la salle était surchauffée. Faut dire que Le peuple de l'herbe mérite amplement la palme d'or de la meilleure prestation scénique ! Basse, Saxo, dj's, breakbeat... Un casting de rêve pour un blogbuster aux effets très spéciaux. A quand le 2 ?

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A quand le 2ème concert du Peuple de l'herbe avais-je demandé lors de ma précédente chronique du 12/10/2007 ? Et bien c'est chose-faite avec ce second volet du "peuple de l'herbe en concert" On ne change pas une recette qui prend sauce. On garde les mêmes ingrédients, le scénario reste sensiblement le même seul l'endroit où la scène se déroule change : ici en l'occurrence l'aéronef de Lille.

Cette salle est plus grande que le splendid et comporte une vraie fosse. Je me suis plongé dans le bouillon pendant toute la durée de la première séance, pour en ressortir une fois que j'étais à point. Lorsque je suis retourné dans le chaudron bouillonnant, épicé de Birdy nam nam, je me rendis alors compte que cela faisait trop longtemps que je mijotais, j'étais donc trop cuit, les mollets durs comme de la semelle, la bouche un peu trop sèche et comme une odeur de faisandé.... sous les aisselles... Si je survis à ce fabuleux festin, je vous donne rendez-vous pour la chronique du chapitre final de ce qui sera la trilogie de la décennie !

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 11:50

    En ces temps de crise, nous eûmes le possibilité de voir CURRY AND COCO en concert à l’Aéronef ce mardi 27 janvier et gratuitement s'il vous plaît !

    Le rendez-vous était pris, une opportunité comme celle-là, ne se refuse pas de nos jours car comme dans le film prophétique, nous vivons en ce moment " Une époque formidable. "

   Nous-nous rendîmes donc à cette évènement musical  à pied, après avoir mangé des pattes nature et bu du Ricard frelaté, dilué à l’eau de cuisson des nouilles sur lesquelles nous nous somme jetés comme des affamés. Pour le dessert, le rouquin sortit le syphon à chantilly qu'il venait d'acheter en solde mais comme il n'avait pas de crème fraîche, nous vidâmes les cartouches de gaz hilarant dans des ballons que nous prîmes sous assistance respiratoire. Même l'air se faisait rare !

Arrivé à l’intérieur, je fus agréablement surpris : la salle était chauffée, j'allai enfin pouvoir réchauffer mes pieds qui prenaient l'humidité à travers mes baskets trouées !!

    Le décor n’était pas digne d’une réception Élyséenne : La salle était petite, juste de quoi accueillir les 250 invités dont nous fîmes partis et aucun petits fours à se mettre sous la dent alors que mon insatiable estomac gargouillait toujours.

    La scène avait aussi dû subir les conséquences d’une restriction budgétaire, de constitution minimaliste, chevauchée d’un orchestre peu énergivore, uniquement composé d’une batterie et d’un synthétiseur. Je me suis dit à ce moment là « pourvu qu'il n’y ai pas de retard dans le paiement des factures et que l’on ne nous coupe pas l’électricité ». Une heure après notre arrivée, le concert tardait à démarrer et pas un membre du groupe ne pointait son nez. «  Peut être sont-ils venus eux-aussi à pied ? » Me demandai-je.. « Ou en stop ? A voir les prix du litre d'essence à la pompe, ça ne serait pas étonnant  ».

    Peu de temps après, la lumière baissa et mon angoisse de me retrouver dans le noir, sans chauffage et sans musique augmenta au fur et à mesure que l’ambiance se tamisa. C’est à ce moment qu’ils entrèrent en piste. Le batteur portait un marcel, des grosses lunettes, la barbe et avait les cheveux longs et gras. Quant au chanteur et joueur de synthé qui probablement dans un souci de rentabilité, n'était qu'une seule et même personne, celui qui multipliait les casquettes avait l'air plus propre sur lui. Avec des faux airs de Jammie LIDDEL, vêtu d'une chemisette, rasé de prêt et bien peigné. A croire que les deux frangins se prêtaient rasoirs, shampooing, lessive et autres accessoires de toilettes à tour de rôle.

    Le show commença mollement, ce qui ne rassura nullement la confiance des ménages qui s'étaient déplacés, mais le rythme et les décibels croissèrent de façon exponentielle dès le second morceau avant d'osciller par la suite entre des périodes de récession et des périodes de fortes activités. L'ensemble fût plutôt satisfaisant avec un style que je qualifierai de "pop électro" ou "électro eighties" avec quelques bombes comme sex is fashion ou smoke qui nous rappelaient que si l'on a le sens de la débrouille, on peut faire beaucoup de chose avec peu de moyens.

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 11:45
    Nous étions à l'heure pour assister à la première partie de Prodigy. Nous avions quitté notre pavillon assez tôt et sur la route, il n'y avait pas de bouchon. Les bouchons étaient-eux, vissés dans les oreilles des spectateurs venus assister au concert car le son était excessivement fort, ce qui n'empêcha pas la foule d'onduler au rythme des basses, fracassantes comme des coups de marteau sur une enclume. Nous voulûmes mettre le pied à l'étrier, et danser avec la foule mais rien à faire, la fosse était trop remplie de monde. Nous avons pourtant tenté de nous faufiler dans ce labyrinthe osseux mais nous ne pûmes pas y rester sans être continuellement poussés dans le dos lorsque nous n'étions pas littéralement emportés par une marée humaine.
    Nous avons donc assisté au concert depuis les gradins nos vestes sur les genoux. Nos tympans sifflaient toujours autant et les décibels ne finissaient pas d'avoisiner le seuil de douleur. Je regrettai alors ne pas avoir acheté les Boules Quies que l'on nous proposait à l'entrée en me souvenant que lors de ma dernière visite à la médecine du travail, on m'avait diagnostiqué une perte d'audition de 30% des aiguës à l'oreille droite. Je pense que les dégâts sont suffisamment graves pour que je prenne des précautions, je n'ai pas envi de porter un sonotone. Les jeux de lumière étaient ahurissants, les lasers fendaient l'obscurité de la salle, là où il n'y avait ni fenêtre ovale ni fenêtre ronde pour que la lumière du jour put y entrer.
Après le concert, nous sommes allés faire un after chez Guillaume, nous avons pendant une bonne heure discuté de choses diverses, notamment de football et du lob de Ronaldinho sur Le portier anglais ( Seaman ) en demi-finale de la coupe du monde 2002.
    A notre retour à la maison le chat dormait tranquillement sur un canapé situé dans le vestibule. Il n'y avait aucun bruit, on pouvait entendre les mouches voler, nos conduits auditifs pouvaient enfin se reposer. Je me mis alors à parler de choses insignifiantes, juste pour vérifier si nous n'étions pas déjà atteints de surdité.

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